mercredi 1 août 2012

ACTION EAU

De retour de mon premier voyage humanitaire au Cameroun (du 7 au 25 mars 2011), voici le compte-rendu au sujet de mon projet pour l'eau :


Je suis accueillie à mon arrivée par Léopoldine Pipart*, fondatrice du collège du même nom à Souza où je résiderai durant mon séjour  et où j'espère pouvoir installer un ou des béliers hydrauliques, l'alimentation en eau du collège étant difficile.


Le bélier hydraulique est un appareil inventé par l’un des frères Montgolfier et, de fabrication et d’entretien simples, il fonctionne UNIQUEMENT par la force de l’eau elle-même.


Dès mon arrivée, je constate qu’en effet, si, comme me l’avait fait remarquer certaines personnes avant mon départ, « il y a de l’eau au Cameroun », il n’en reste pas moins que la plupart des villages n’en dispose pas ou de façon très largement insuffisante : les châteaux d’eau ne suffisent pas en raison d’une démographie en pleine expansion et également en raison des fréquentes coupures d’électricité. Les habitants de Souza, les élèves  comme les profs en sont tributaires et l’eau manque pour les douches, les toilettes, la lessive et on doit en permanence charrier des bidons d’eau depuis des cuves que l’on essaie d’alimenter au mieux.


Le matin, c’est un ballet incessant d’élèves qui traversent la cour portant le liquide précieux et même les enfants du primaire transportent les seaux jusqu’à leurs classes pour en recevoir un verre chacun au moment du repas. La qualité de cette eau n'est ni vérifiée ni certifiée et pour ma consommation (y compris brossage des dents...) l'usage de l'eau minérale embouteillée, m'est réservé. (il existe deux ou trois sociétés d'eau minérale au Cameroun).


Je m’habituerai vite à économiser l’eau et réduire ma consommation, pensant à ceux qui m’amènent  les bidons jusque dans ma salle de bains… Quant aux marigots (les ruisseaux) de Souza, ils sont particulièrement éloignés et difficilement accessibles même par temps sec.
Je retrouve dès mon arrivée le groupe d’Ardennais qui m’avait précédée à Souza depuis 8 jours mais pour une autre action (acheminement de vêtements et de médicaments pour les écoles et le dispensaire de Souza). Le lendemain,  j’ai la chance de rencontrer à Bonaléa à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme particulièrement fêtée au Cameroun :
- Le sous préfet (en place depuis trois semaines seulement)

[centrer]De G. à D : Florence, Guy Nizet, Brigitte Reitz, Léopoldine Pipart, le sous préfet et son épouse[/centrer]

- Le chef supérieur du village
- Le maire de Bonaléa.


Reçue dans la case de la chefferie avec le groupe amené par Léopoldine, j’expose mon projet et explique que pour moi aider la population à être autonome est essentielle et que le bélier hydraulique répond parfaitement à cet objectif autant par sa simplicité de fabrication et d’entretien que par son faible prix de revient. 



Ce projet emporte leur adhésion : le chef supérieur comme le maire se plaignent en effet d’être, dans les campagnes, les oubliés « de la France comme de notre gouvernement »…
Un rendez vous est pris pour le surlendemain à la mairie de Souza.

Le 9, une grande fête est donnée au collège Pipart en l’honneur de sa fondatrice. Les danses, les représentations de théâtre données par les élèves s’enchaînent tandis que de multiples discours s’intercalent. La parole m’est donnée devant un parterre très attentif et curieux. J’expose là encore mon projet le plus simplement possible.





Présentation du projet au cours de la fête du collège

Dès la fin des festivités, je suis  interpellée par des profs (avec lesquels je n’avais pas encore eu l’occasion de discuter) et nous convenons d’une réunion avant la fin de la semaine. Je suis aussi interrogée par des femmes et une discussion improvisée se tient sur la terrasse chez Léopoldine.



Elles sont particulièrement enthousiasmées car sont les plus concernées par le problème de manque d’eau : ce sont elles (et les enfants) qui font les kilomètres à pied sous le soleil, portant sur leur tête les bassines de vaisselle ou de linge, pour se rendre au « marigot ». D’un seul cœur, elles me disent qu’elles construiront elles mêmes le bélier hydraulique et elles m’invitent à m’emmener voir le fameux marigot dans les jours qui suivent.




Le jour dit, avec mes bonnes chaussures de marche au pied....

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centrer]La classe maternelle du collège Pipart à Souza (Cameroun)[/centrer]

*Léopoldine Pipart, ardennaise d'origine camerounaise, rencontrée suite à un article paru dans l'Ardennais au sujet de mon projet d'installation de béliers hydrauliques au Cameroun.

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